Psychothérapie de groupe en ligne sur la dépendance affective : soigner la maladie de l’amour grâce au soutien du groupe
By: Jessica Zecchini
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Psychothérapie de groupe en ligne sur la dépendance affective : soigner la maladie de l’amour grâce au soutien du groupe
Qu’est-ce que la dépendance affective ? Quels sont les symptômes de la dépendance affective, sur les plans cognitif, émotionnel et comportemental ? Quelle est l’importance de la psychothérapie de groupe pour guérir de la dépendance affective ? Caractéristiques et objectifs de mon projet, sur la plateforme Zoom.
Quand on pense à l’amour, on pense à un sentiment de renaissance sur le plan existentiel, qui laisse entrevoir de nouvelles perspectives de vie sur le plan personnel et dans la relation avec une autre personne. Dans l’amour, tout le soi est impliqué à un niveau si profond que certains de mes patients décrivent cette sensation comme une « libération » des anciens schémas appris qui, jusque-là, guidaient rigidement leur vie. Nous sommes tous attirés par l’amour parce que nous sommes conscients de l’énergie transformatrice qu’il apporte dans nos vies, mais en même temps nous le craignons parce que nous avons peur du changement et de l’effort que suppose toute transformation.
À l’inverse, lorsqu’une relation amoureuse devient une obsession et que tous les efforts sont investis pour contrôler le partenaire ou pour maintenir la relation, nous sommes face à une dépendance affective. Dans ces cas, l’amour rend malade, en faisant sombrer la personne dans un « trou noir » dont sortir devient le défi d’une vie.
Il existe des relations impossibles qui ne sont pas épanouissantes parce qu’il s’agit d’amours non réciproques ou de relations avec des partenaires inadéquats, dans certains cas narcissiques ; lorsque je parle de partenaires inadéquats, je fais référence à des personnes anaffectives ou émotionnellement indisponibles, qui ont des difficultés à aimer et qui, malgré cela, deviennent pour ceux qui souffrent de dépendance affective des unions possibles fondées sur l’idée : « Je te changerai afin que tu correspondes à mon idéal ». À la base de la relation, il n’y a pas l’acceptation de l’autre et des conditions telles qu’elles sont dans la réalité, mais une pensée construite sur l’illusion constante de réaliser un projet de couple dans lequel le partenaire, tôt ou tard, deviendra aimant et disponible. De cette manière, tous les efforts seront centrés sur le fait de donner toujours plus d’amour au partenaire, même face aux rejets, aux humiliations, à la violence psychologique, à la violence physique et aux mauvais traitements, dans l’espoir qu’un jour il comprenne et commence à rendre cet amour. Tout cela ne fera en réalité que renforcer la dépendance affective et, avec le temps, aggraver l’impulsivité, l’instabilité de l’humeur, la dépression, l’anxiété et le panique, avec l’apparition de symptômes cliniques graves qui représenteront la manifestation manifeste de l’installation d’une maladie sévère.
C’est pour cette raison que j’ai pensé à l’importance de mettre en place un projet consistant en un groupe de psychothérapie en ligne sur la dépendance affective, sur la plateforme Zoom, ayant pour objectif la confrontation entre des personnes provenant de toutes les régions d’Italie afin de soigner la maladie de l’amour grâce au soutien du groupe. Dans le dernier paragraphe, j’explique en détail les objectifs de mon projet.
Comment agit la maladie de l’amour : les symptômes de la dépendance affective
Lorsqu’on fait référence à une dépendance affective, la personne qui en souffre rapporte généralement en thérapie avoir vécu une relation asymétrique, dans laquelle le scénario dominant a été le déséquilibre entre le donner et le recevoir. Le manque de réciprocité sur le plan relationnel a pour conséquence l’impulsivité, qui s’exprime par des actions précipitées et inefficaces, mues par un besoin interne de récupérer la relation avec le partenaire, ainsi qu’une instabilité de l’humeur liée à des pics d’anxiété, entraînant une perte de la capacité de discernement par rapport aux actes posés. On observe également des chutes dépressives lorsque la relation devient maltraitante.
Le sentiment de solitude qui afflige une personne dépendante affective est si profond et déchirant que la poursuite du partenaire devient un moyen de fuir ce vide existentiel. Le fait de courir après l’autre devient une sorte de rituel pour exorciser la peur de rester seul. Dans cette descente, les autres domaines de la vie, comme le travail et la sphère sociale, se détériorent. La dépendance devient à un certain point une maladie qui révèle l’incapacité à s’aimer soi-même. Tout est tourné vers l’autre : pensées obsessionnelles d’amour, peur de la solitude, discussions constantes sur le partenaire même avec les collègues pour apaiser l’anxiété ; en réalité, les jugements et les avis des autres ne font que renforcer l’instabilité de l’humeur, s’ajoutent des troubles alimentaires, des troubles du sommeil, une confusion mêlée à des moments de lucidité.
La personne dépendante affective devient l’ombre d’elle-même et sa vie subit un lent déclin, dans la mesure où tous ses efforts sont orientés vers le maintien ou la récupération de la relation, même après une séparation.
La dépendance affective touche aussi bien les hommes que les femmes, même si elle est plus répandue chez ces dernières. Elle peut concerner non seulement des individus ayant déjà présenté par le passé des troubles dépressifs ou relevant de la sphère névrotique, mais également des personnes n’ayant jamais eu de problèmes psychologiques. Il semble s’agir d’un trouble lié à un type particulier d’interaction dans laquelle, même en l’absence d’histoires familiales marquées par l’abandon ou la codépendance affective, comme chez les enfants de parents alcooliques ou dépendants de substances, l’asymétrie relationnelle et la prise de pouvoir exercée par le partenaire au détriment de la personne tombée dans la dépendance affective provoquent chez cette dernière une gestion émotionnelle désespérée et une forte impulsivité.
La dépendance affective agit en modifiant la pensée, la sphère émotionnelle et le comportement, se configurant comme un syndrome clinique dont la complexité nécessite une analyse détaillée de ses différents aspects.
Aspects cognitifs
Les modifications de la pensée peuvent concerner :
-
pensée obsessionnelle dirigée vers l’objet d’amour ;
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idéalisation du partenaire ;
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obsession concernant ce que fait l’autre et la manière dont il se comporte dans la relation ;
-
interruption des relations sociales avec les personnes qui critiquent la relation ;
-
sentiment de menace lié à l’expérience relationnelle perturbante.
Aspects émotionnels
Les modifications de la sphère émotionnelle sont liées à une instabilité marquée de l’humeur :
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humeur dépressive alternant avec des moments d’exaltation ;
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anxiété et état d’alerte constant, sentiment de menace ou de danger ;
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attribution de ses propres sentiments au partenaire (projection) ;
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absence de contrôle émotionnel avec des réactions marquées de colère ou de rage ;
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retrait social dû à un investissement relationnel devenu totalisant ;
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préoccupation excessive concernant ce que ressent le partenaire ou l’objet d’amour ;
-
sentiment de vide lié à la relation dysfonctionnelle ;
-
sentiment de solitude et d’abandon affectant également les autres relations personnelles significatives.
Aspects comportementaux
Sur le plan comportemental, on observe des comportements compulsifs :
-
envoi constant et incontrôlable de SMS, messages, e-mails et appels téléphoniques ;
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incapacité à poser des limites, devenant complaisant envers l’autre pour obtenir de l’attention ;
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incapacité décisionnelle ;
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renoncement à ses propres engagements pour voir l’autre ;
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comportements de contrôle du partenaire pouvant aller jusqu’au harcèlement ou à la filature ;
-
le temps se fige, la personne vivant dans un état permanent d’attente de l’autre.
Il convient également de mentionner la détérioration physique fréquemment présente dans une dépendance affective active, qui se manifeste par des troubles alimentaires, de l’anxiété et/ou des attaques de panique, des troubles du sommeil, des troubles gastro-intestinaux (ulcères, gastrites, troubles chroniques de l’estomac, diarrhée), ainsi que par la consommation de substances (alcool, drogues).
L’importance du groupe de psychothérapie pour guérir de la dépendance affective : description de mon projet
Le premier pas pour sortir de la dépendance affective est de demander de l’aide. S’adresser à un thérapeute peut faire la différence lorsque le comportement compulsif et les problèmes physiques épuisent la personne. En plus de la psychothérapie individuelle, il est important, pour guérir de la dépendance affective, de participer à une psychothérapie de groupe, qui aide à la confrontation, à l’apprentissage du partage de son vécu et à la réception de soutien.
Mon projet consiste à accueillir des personnes provenant de toutes les régions d’Italie qui souffrent de dépendance affective, en formant un groupe de psychothérapie en ligne sur la plateforme Zoom, et en les guidant dans un parcours de dix rencontres, afin de les aider à confronter leurs expériences relationnelles douloureuses et à accepter ce qui s’est passé. L’acceptation personnelle est une étape fondamentale qui aide, à travers les récits et les histoires des autres membres du groupe, à comprendre que le fonctionnement de la dépendance affective est commun à tous. En revanche, le retrait social et le sentiment d’abandon vis-à-vis des relations significatives sont fréquents et conduisent à des sentiments de honte et d’incompréhension. Cette incompréhension alimente les comportements compulsifs, qui s’expriment par des demandes excessives d’attention ou de contrôle, finissant par étouffer le partenaire. Il est très important, dans le groupe, de se raconter afin d’apprendre à accepter, y compris à travers le récit des autres, ce qui était vécu comme inacceptable.
L’objectif est de se recentrer sur ses propres besoins et sur soi-même, en évitant de continuer à investir dans la relation dysfonctionnelle. Dans le groupe, l’écoute des réussites des autres, mais aussi des erreurs commises, ainsi que la possibilité de se réjouir en comprenant les fragilités individuelles, se réalisent dans un climat chaleureux et accueillant, où il est possible de sourire et d’accueillir cette dimension humaine indispensable à la guérison.
Pouvoir recommencer à vivre après être tombé dans une dépendance affective signifie retrouver ce sentiment d’appartenance qui avait disparu pendant la phase active de la dépendance. Le monde, auparavant perçu comme un ennemi, prend dans le groupe une connotation amicale. Empathie, partage, respect de la vie privée et spiritualité deviennent un baume qui guérit les blessures de l’âme. Le sentiment de sécurité expérimenté dans le groupe redonne espoir et bien-être pour affronter la vie, cette fois avec un regard conscient, fondé sur le pardon envers soi-même et envers les autres.
